Objectif 2. D’ici 2020, les espèces qui sont en sécurité demeurent en sécurité, et les populations d’espèces en péril inscrites dans le cadre des lois fédérales affichent des tendances qui correspondent aux programmes de rétablissement et aux plans de gestion.

À propos de l’objectif

Les populations d’espèces sauvages et les habitats en santé sont des parties importantes de la biodiversité. Le Canada abrite une variété unique de plantes et d’animaux qui font partie de notre patrimoine naturel et culturel.

Le Canada compte plus de 80 000 espèces connues qui jouent toutes un rôle clé dans le maintien de la santé globale de nos écosystèmes. Cependant, le bien-être de certaines de ces espèces est menacé. Au Canada, plus de 600 espèces figurent sur la liste des espèces en péril de la loi fédérale, principalement à cause de la perte et de la dégradation d’habitat, de la compétition avec les espèces exotiques envahissantes, et des changements environnementaux attribuables aux changements climatiques et à la pollution[i]. Les risques de disparition des espèces s’étendent aux plantes, aux animaux et aux micro-organismes domestiqués et non domestiqués qui contribuent à l’alimentation et à l’agriculture[ii].

La gestion des espèces en péril au Canada est une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones.

L’objectif 2 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :

  • Aichi Objectif 12 - D’ici à 2020, l’extinction d’espèces menacées connues est évitée et leur état de conservation, en particulier de celles qui tombent le plus en déclin, est amélioré et maintenu

[i] Environnement et Changement climatique Canada. Loi sur les espèces en péril : Rapport annuel au Parlement de 2020, 2020. https://wildlife-species.canada.ca/species-risk-registry/virtual_sara/files/reports/Sar-2020-v01-fra.pdf

[ii] Jones, S.K. et coll. « Agrobiodiversity Index scores show agrobiodiversity is underutilized in national food systems » dans Nature Food, vol. 2, no 9 (2021), p. 712–723. doi:10.1038/s43016-021-00344-3.

Évaluation finale de 2020

Des évaluations ont été effectuées pour déterminer si les tendances de la population et de la répartition des espèces en péril sont compatibles avec les objectifs de rétablissement ou de gestion. Moins de la moitié des espèces en péril qui ont été évaluées montrent que leur rétablissement progresse. Parmi les 141 espèces pour lesquelles des tendances ont pu être déterminées en mai 2021, 58 (41 %) montrent des progrès vers leurs objectifs de population et de distribution[i]. Cette estimation n’a pas changé depuis 2018[ii]. En outre, dès mai 2021, des 514 espèces sauvages en péril qui ont fait l’objet d’une réévaluation et pour lesquelles suffisamment de données sont disponibles pour déterminer si leur situation a changé, 89 espèces sauvages (17 %) font maintenant partie d’une catégorie de risque plus élevé, 96 espèces sauvages (19 %) se classent maintenant dans une catégorie de risque moins élevé et les 329 autres espèces sauvages (64 %) n’ont pas changé de situation[iii]. Le rapport sur les Espèces sauvages 2020 considère 50 534 espèces dans 46 groupes d’espèces, ce qui représente, au moment de la rédaction du rapport, l’inclusion de plus de la moitié des espèces du Canada. Sur les 24 483 espèces indigènes classées par NatureServe, 19 600 espèces (80 %) sont classées comme en sécurité ou apparemment en sécurité, 4 883 espèces (20 %) sont à risque de disparition (classées comme vulnérables, en péril ou gravement en péril) et 135 espèces sont présumées disparues ou possiblement disparues (ne se trouvent plus au Canada). Entre 2015 et 2020,      8 107 espèces ont vu leur statut de conservation changer au niveau national, dont 1 199 espèces présentant un risque d'extinction accru et 1 186 espèces présentant un risque d'extinction réduit.[1]

Les indicateurs ne montrent pas d’amélioration et l’objectif n’a pas été atteint. Des exemples de progrès dans les activités de conservation et de rétablissement sont décrits ci‑dessous (voir Mesures de contribution), mais des efforts plus complets et coordonnés sont nécessaires.

Les activités de rétablissement et de conservation comprennent l’identification et la protection de l’habitat dont dépendent les espèces, ainsi que la gestion ou la restriction des activités qui dégradent ou détruisent l’habitat. Les travaux doivent se poursuivre ou s’accélérer dans ces domaines, en liaison avec les efforts déployés pour améliorer la durabilité environnementale

[1] Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril. 2022. Espèces sauvages 2020: la situation générale des espèces au Canada. Groupe de travail national sur la situation générale: 172 pp.

[i] Environnement et Changement climatique Canada. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement : Tendances des populations d'espèces en péril, 2022 (consulté le 17 février 2022). Accessible à l’adresse : www.canada.ca/en/environment-climate-change/services/environmental-indicators/species-riskpopulation-trends.html

[ii] Environnement et Changement climatique Canada. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement : Tendances des populations d'espèces en péril, 2019. https://publications.gc.ca/collections/collection_2019/eccc/En4-144-37-2019-fra.pdf

[iii] Environnement et Changement climatique Canada. Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement : Changement de statut des espèces sauvages en péril, 2022 (consulté le 17 février 2022). Accessible à l’adresse : https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/indicateurs-environnementaux/changement-statut-especes-sauvages-peril.html.

Mesures de contribution

À partir de 2020, le Canada continue de mettre en œuvre le Patrimoine naturel du Canada par une action concertée sur les lieux, les espèces, les secteurs et les menaces prioritaires. Cela reflète la façon dont la conservation des espèces en péril est passée d’une approche axée sur une seule espèce à une approche axée sur la collaboration, les espèces multiples et les écosystèmes[i].

Environnement et Changement climatique Canada a fait des progrès dans la mise en œuvre de son approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada[ii], notamment par le biais des mesures suivantes :

  • Des plans et des actions de conservation fondées sur l’intendance mis en œuvre pour les six espèces prioritaires[1];

  • Treize accords de conservation avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones sont en cours de négociation ou achevés pour trois espèces (le caribou boréal et le caribou des montagnes du Sud ainsi que le bison des bois);

  • Les partenaires et les intervenants ont été mobilisés, des cadres de gouvernance ont été établis, la planification de mesures de conservation d’espèces multiples et d’écosystèmes a progressé et les premières mesures ont été mises en œuvre dans onze sites prioritaires; et,

  • La planification de mesures de conservation est en cours (p. ex., avec le secteur agricole) ou a été amorcée (p. ex., avec le secteur forestier et acteurs de développement urbains) pour les secteurs prioritaires.

En 2020, le Fonds naturel du Canada pour les espèces aquatiques en péril, géré par Pêches et Océans Canada, a continué de financer plus de 56 projets. Ces projets visent plus de 70 populations d’espèces aquatiques en péril dans neuf lieux d’eau douce prioritaires au Canada, ainsi que plus de 60 populations d’espèces aquatiques en péril touchées par deux menaces marines : les interactions de la pêche (les enchevêtrements et les prises accessoires d’espèces aquatiques en péril) et les perturbations physiques et acoustiques (tels que les collisions de navires et le bruit marin). Les autres fonds d’intendance soutenant les espèces aquatiques en péril sont le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) et le Fonds autochtone pour les espèces en péril (voir l’encadré).

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) continue de jouer un rôle essentiel dans l’évaluation de la situation quant à la conservation des espèces en péril. Le Comité est un comité consultatif indépendant relevant du ministre de l’Environnement et du Changement climatique qui se réunit deux fois par année afin d’évaluer la situation des espèces sauvages menacées de disparition. Ses membres, des experts de la biologie des espèces sauvages provenant du milieu universitaire, de la fonction publique, d’organisations non gouvernementales et du secteur privé, sont chargés de désigner les espèces sauvages qui risquent de disparaître du Canada.

Il existe plus de 230 espèces en péril sur les terres et dans les eaux administrées par Parcs Canada, ce qui représente environ 40 % de toutes les espèces inscrites sur la liste des espèces en péril de la LEP au Canada. Les six espèces prioritaires se trouvent sur les terres administrées par Parcs Canada. Parcs Canada a élaboré 23 plans d’action multi-espèces propres à un lieu, plans qui définissent des mesures de rétablissement pour plus de 250 espèces dont la conservation est préoccupante (y compris plus de 202 espèces inscrites sur la liste de la LEP), dans 42 lieux gérés par Parcs Canada. Ces plans d’action définissent des objectifs de population et de distribution à court terme fondés sur les sites, et définissent une variété de mesures nécessaires pour atteindre ces objectifs.

La protection des espèces en péril au Canada repose sur une collaboration efficace avec les peuples et les organisations autochtones. Le Fonds autochtone pour les espèces en péril (FAEP), créé en 2004, permet de renforcer la capacité des Autochtones de participer activement à l’application de la Loi sur les espèces en péril (LEP). La Loi reconnaît l’importance du rôle des peuples autochtones en matière de conservation des espèces sauvages et exige que les connaissances autochtones soient prises en compte au moment des évaluations des espèces en péril ainsi que de l’élaboration et de l’application de mesures de protection et de rétablissement.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) gère le financement du FAEP qui soutient les projets d’intendance terrestre, et Pêches et Océans Canada (MPO) est responsable de la gestion des projets d’intendance aquatique du FAEP.

[1] Caribou boréal, caribou des montagnes du Sud, caribou de Peary, caribou de la toundra, Tétras des armoises, bison des bois

[i] Environnement et Changement climatique Canada. Rapport d’étape sur la Stratégie fédérale de développement durable de 2019 à 2022, 2021. https://www.canada.ca/fr/services/environnement/conservation/durabilite/strategie-federale-developpement-durable/rapport-etape-2021.html

[ii] Environnement et Changement climatique Canada. Rapport d’étape sur la Stratégie fédérale de développement durable de 2019 à 2022, 2021. https://www.canada.ca/fr/services/environnement/conservation/durabilite/strategie-federale-developpement-durable/rapport-etape-2021.html